08/11/06 : La planète est malade de la folie humaine. Son pronostic vital est des plus réservé. Experts et représentants des gouvernements, réunis à Nairobi, tirent, encore une fois, la sonnette d’alarme. Si des actions urgentes ne sont mises en œuvre, si les pays développés ne pondèrent pas leur exploitation irréfléchie et sauvage des richesses naturelles et si les pays en voie de développent ne trouvent pas une issue pour stopper la dégradation programmée de leur environnement -dont ils ne sont guère responsables- les conséquences risquent d’être, dans un proche avenir, horrifiantes voire désastreuses.
Le réchauffement de la planète, ce n’est plus un péril lointain qui surviendra dans des milliers d’années. C’est un danger réel, patent qui commence à donner des signes inquiétants.
Montée des océans, rapprochement des Icebergs, changement du calendrier des précipitations, hausse des températures, multiplication des typhons et des ouragans… la planète est profondément déréglée, ses cycles naturels sont déstabilisés et ses ressources, surexploitées, se raréfient inexorablement.
Maintenant que ce sombre tableau fait l’unanimité et que son évolution est source de frayeur, va-t-on se résoudre à réagir pour sauver la planète et préserver, par ricochet, la vie sur terre ?
Les dommages subis par le milieu naturel sont colossaux. Leur réparation requiert de grands investissements. Et qui d’autres que les pays industrialisés sont en mesure de fournir de tels moyens et de redresser, autant que faire se peut, les torts qu’ils n’ont cessé d’infliger à l’écosystème ?
Reste qu’en l’état actuel, les bourreaux de la nature ne montrent pas le moindre volontarisme pour se reconvertir en sauveurs. Quand on sait, que les Etats-Unis, les plus grands pollueurs du monde, n’ont pas signé le protocole de Kyoto, on demeure plus que perplexe sur la portée de l’engagement des pays riches sur la voie écologique.
Même si l’Europe semble plus soucieuse de l’avenir de la planète, elle ne sera pas capable de réaliser une quelconque avancée, sans un engagement comparable des Etats-Unis.
Les pays industrialisés se sont, de tout temps, engagés dans une course effrénée pour le développement. Leur credo en cela est la fin justifie les moyens.
Ce processus a été bâti sur une exploitation tous azimuts des richesses naturelles et sur un pillage des pays pauvres. Les pauvres ont par ailleurs souvent servi de poubelles pour les riches, accueillant, impuissants mais complices, leurs déchets et essuyant toutes les conséquences qui en découlent pour leur santé et leur environnement.
L’enjeu n’est donc autre que le développement générateur de puissance et de pouvoir sur l’arène mondiale.
Cet acharnement pour le développement a fait perdre au club des pays riches et à ceux qui s’efforcent de s’y rallier toute éthique et tout sens de la modération et de retenue à l’égard de la planète.
On imagine mal, de ce fait, une Europe, plus regardante sur le sort de la planète avec des pays, Etats-Unis, Inde, Chine etc qui lui tournent complètement le dos.
Reste à se consoler des discours. Dominique Strauss Khan, candidat à la candidature socialiste pour l’investiture suprême en France, intervenu hier, au sujet de l’environnement lors du dernier débat télévisé qui l’a confronté à L. Fabius et S. Royal, a appelé l’occident à revoir en profondeur son modèle de développement. L’appel résonne bien mais, il s’apparente, hélas, à un idéal, hors d’atteinte.
Les pays riches n’ont pu réaliser ce niveau de prospérité qu’avec un règne sans partage sur les richesses du monde et avec une industrialisation a outrance, gourmande en ressources énergétiques et naturelles. Ils n’ont pu atteindre le faîte du progrès technologique, dans son sens le plus large, qu’en dégageant des substances toxiques, souillant à tout va la nature et mettant en péril le présent et l’avenir de ses populations. Ils n’ont pu enchaîner les prouesses et accélérer l’essor de leur nation qu’en ayant la mainmise sur les ressources des pays du tiers-monde. Ils n’ont pu assurer à leurs populations modernisme et confort de vie qu’en se comportant en véritables sangsues des richesses naturelles.
Peut-on imaginer un instant, qu’ils soient prêts, aujourd’hui, à se départir de cette voracité et à restituer ce qu’ils ont confisqué indûment et à tour de bras à la Nature ?