Dans un sondage réalisé dernièrement par l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC), sur un échantillon de 1250 personnes, et portant sur le rapport du consommateur tunisien avec le marché parallèle, il s’est avéré que plus de 70% d’entre eux choisissent des produits contrefaits. 80% reconnaissent qu’ils sont conscients des dangers que présentent ces produits, mais qu’ils continueront à en acheter vu leurs prix intéressants. Mais, au-delà des risques sur la santé, c’est le secteur du commerce organisé qui est atteint de plein fouet.
Contenir le phénomène de commerce parallèle revient à l’introduire dans les circuits légaux de la distribution.
Une démarche qui requiert un grand effort de sensibilisation, d’organisation et de diversification du tissu commercial.
Il est aussi important que le commerce organisé présente une alternative à la contrefaçon, en proposant des gammes de produits variées, de qualité respectable et à des prix bien plus abordables.
Confisqués
Les quantités saisies par les équipes de contrôle de la douane tunisienne en 2005 sont plus que significatives. 1.2 million pièces de prêt-à-porter, 1.4 million de piles, 74 000 paires de chaussures, 143 000 chaussures de sport, 358 000 mètres de tissu, 32 000 survêtements, 7 000 pneus, 4 000 antennes, 1.4 million de jouets et 10 000 tapis…
En plus de ces opérations, les contrôles sont devenus encore plus stricts dans les circuits internes. 217 000 descentes ont été effectuées avec au bout 956 infractions douanières et économiques. Produits concernés : vêtements, chaussures et produits alimentaires.
55 000 infractions ont été relevées pour produits non facturés. Par la suite, différentes marchandises ont été confisquées dont 112 000 briquets, 140 000 lames de rasoir, 11 000 produits cosmétiques, 2 000 bouchons, 75 000 paquets de cigarettes, 4 000 kilos de café, 1 750 appareils électroniques, 250 000 stylos…
Par ailleurs, 111 sociétés ont été exclues de toutes les manifestations commerciales ainsi que des salons. Et ce n’est pas tout. En plus des mesures et des sanctions sévères, la lutte contre la contrefaçon continuera avec la préparation d’un programme national pour contrer l’imitation et mettre en place une législation qui permet de prohiber la distribution en masse des produits contrefaits.
Sauf que ce marché parallèle est une source de revenu pour d’innombrables familles. L’anéantir condamnera des milliers de personnes au chômage. Il a été donc décidé de mener une campagne pour aider ces marchands illégaux à s’introduire petit à petit dans le circuit commercial organisé. La question est de savoir à quel point ces commerçants non habitués aux démarches administratives et réglementaires, pourraient réussir leur reconversion ?